Son regard te transperce. Malgré son apparence humaine, tu ne peux t’empêcher de songer à quel point son être transpire la bestialité, détonnant étrangement dans ce décor froid qui vous entoure. Quelque chose tressaillit en toi... de la curiosité ? Purement intellectuelle, que tu songes. Cette entité sauvage et indomptable qui se tient devant toi éveille quelque chose que tu n’as jamais ressenti... de la peur ? Du désir ? Impossible. « Je suis Psi ; je ne ressens rien. » Cette phrase, tu ne cesses de la répéter machinalement depuis que ton regard s’est posé sur cet être. Cette phrase, on te la répète depuis ton enfance. Tâchant de rester impassible sous le regard des tiens, tu calmes ta respiration et t’assures de que tes boucliers mentaux sont intacts. C’est que ce qu’on t’a appris à faire. Parce que ressentir quelque chose, ça voudrait dire que tu ne fonctionnes plus, que tu présentes une défectuosité; et les Psis défectueux ne sont pas tolérés.
SILENCE HAS A MEANING...
Afin de freiner la multiplication des cas de folie et de meurtres en série au sein de la population Psi, le Conseil décida, en 1969, d’initier un programme rigoureux nommé « Silence ». Le but de Silence était des conditionner les enfants Psis dès leur naissance en leur apprenant à ne plus éprouver de colère.
Mais le Conseil constata rapidement qu’il était impossible d’isoler cette émotion des autres. En 1979, après avoir débattu dix ans du sort des millions d’esprits formant le PsiNet, l’objectif de Silence fut modifié. À compter de cette date, on amena les enfants Psis à ne plus rien ressentir du tout. Ni colère, ni jalousie, ni convoitise, ni joie, et encore moins amour. Silence connut un succès retentissant.
Cent ans plus tard, après avoir vu le conditionnement de la cinquième ou sixième génération de Psis, tous ont oublié qu’ils ont pu un jour être différents. Les Psis sont réputés pour leur inébranlable maîtrise d’eux-mêmes, leur esprit pratique inhumain et leur résistance à toute incitation à la violence. Excellents en politique et en affaires, ils font de l’ombre aux humains et aux Changelings, espèces dominées par leur nature animale.
Purgés de leurs émotions par le conditionnement, les Psis étaient séparés du monde par un mur de glace. Ils ne connaissaient plus ni la passion ni l’amour, ni la haine ni le chagrin, sauf en tant que faiblesses inhérentes aux humains et aux Changelings. Tandis qu’humains et Changelings s’enlisaient dans la turpitude des émotions, les Psis évoluaient et devenaient les êtres les plus puissants de la planète.
Selon le PsiNet, le taux d’échec de Silence était quasiment nul. Les Psis étaient parfaits dans leur Silence.
UNTIL ALL HELL BREAKS LOOSE...
Mais lorsque le printemps succéda à l’hiver en l’an 2081, plus de cent ans après le « miracle » de Silence, les espèces animales entamèrent leur ascension. Et ce changement rejeta les Psis dans l’abîme, fracturant peu à peu Silence... et le PsiNet.
Son regard te transperce. Malgré son apparence humaine, tu ne peux t’empêcher de songer à quel point son être transpire la bestialité, détonnant étrangement dans ce décor froid qui vous entoure. Quelque chose tressaillit en toi... de la curiosité ? Purement intellectuelle, que tu songes. Cette entité sauvage et indomptable qui se tient devant toi éveille quelque chose que tu n’as jamais ressenti... de la peur ? Du désir ? Impossible. « Je suis Psi ; je ne ressens rien. » Cette phrase, tu ne cesses de la répéter machinalement depuis que ton regard s’est posé sur cet être. Cette phrase, on te la répète depuis ton enfance. Tâchant de rester impassible sous le regard des tiens, tu calmes ta respiration et t’assures de que tes boucliers mentaux sont intacts. C’est que ce qu’on t’a appris à faire. Parce que ressentir quelque chose, ça voudrait dire que tu ne fonctionnes plus, que tu présentes une défectuosité; et les Psis défectueux ne sont pas tolérés.